Questionnaires et plaquettes d’information en mains, 19 étudiants de l’Université de Montpellier, logés du 26 octobre au 2 novembre 2015 à La Canourgue, ont frappé aux portes de 650 habitations situées en zone inondable, le long du Lot et de ses affluents. La sélection des bâtis concernés par cette étude s’est faite sur la base des PPRI et des déclarations de 19 communes lozériennes et aveyronnaises qui ont souhaité adhérer au projet. Les principaux objectifs de cette opération, portée par le Syndicat Mixte Lot Dourdou (SMLD) et financée à 50% par l’Etat, 20% par les Régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées et à 30% par les collectivités, sont de mieux connaître la perception du risque par les habitants, de mesurer la vulnérabilité des logements sur le territoire et de dispenser des conseils d’aménagements éventuels. Les étudiants par binômes ont pu enquêter au total sur 282 bâtiments. Les autres bâtiments n’ont pu être diagnostiqués du fait des nombreuses résidences secondaires et des absences ; les refus étant rares. Les entretiens avec les propriétaires ou locataires duraient de 30 min à 1h et comportaient des questions portant sur la connaissance du risque et le vécu des inondations passées, complétées par des mesures et des relevés réalisés sur place (choix des matériaux, hauteur des installations électriques, élévation de l’habitation par rapport au terrain naturel, présence d’équipements de type batardeaux…). Cet échange était l’occasion pour les habitants de questionner les étudiants, spécialisés dans le domaine des risques naturels. Ces rencontres ont également permis d’identifier des « personnes ressources », susceptibles de communiquer des témoignages ou informations (hauteurs d’eau, photos…). L’Université a transmis une première analyse des questionnaires au Syndicat Mixte Lot Dourdou (SMLD) le 6 janvier. Les résultats montrent une bonne perception du risque, et pour cause, 73 % des personnes disent avoir déjà vécu une inondation. Cependant, 16 % des personnes interrogées pensent ne pas être en zone inondable alors qu’elles sont situées en zone rouge des PPRI. Les repères de crues, lorsqu’ils existent, sont plutôt bien connus. Les PPRI sont connus de la moitié des personnes, alors que l’Atlas des zones inondables n’est connu que de 12 % d’entre eux. Pour ce qui est des alertes vigilances, alors que celles de Météo France sont connues de tous, moins de la moitié des personnes connaissent celles de Vigicrues (www.vigicrues.gouv.fr). D’après l’enquête, les habitations semblent globalement bien équipées, avec des murs majoritairement en blocs de pierre et présentant, pour moitié d’entre elles, des aménagements préventifs (12 % des habitations sont équipées de batardeaux par exemple). On dénombre 14 plains-pieds (soit 5 % des enquêtes) dont 8 n’ont pas d’ouverture de toit, ce qui peut poser des difficultés d’évacuation. Ces premiers résultats à l’échelle du bassin versant donnent un aperçu des problématiques. Le rapport final permettra de caractériser plus précisément et par commune, la vulnérabilité en cas d’inondation. Pour chaque bâtiment diagnostiqué, une fiche de vulnérabilité comprenant des préconisations sera élaborée, et transmise aux riverains concernés qui le souhaitent. Ce diagnostic et les cartographies produites à plusieurs échelles permettront d’aider les collectivités et les habitants volontaires à définir des stratégies de réduction de la vulnérabilité du bâti individuel face à de futures inondations.
Les étudiants en compagnie du professeur Frédéric LEONE, du président Jacques BLANC et du personnel du SMLD